Joey, 19 ans, est une jeune bachelière à la recherche d’un emploi. Un rendez-vous avec un recruteur de l’armée achève de la convaincre que cette voie pourrait être une belle opportunité. En traînant dans sa petite ville de Pennsylvanie, elle rencontre Rayna, qui, quand elle ne fait pas la fête, gagne sa vie en vendant des glaces. Joey tombe irrémédiablement amoureuse de Rayna et… ce coup de foudre persiste lorsqu’elle découvre que Rayna a deux enfants et un mari camionneur prénommé Roy.

En anglais, « AWOL » signifie « Absent Without Official Leave », c’est-à-dire « absent sans permission officielle », un synonyme de désertion. En 2010, Deb Shoval avait réalisé un court portant le même nom (primé à Frameline, le festival de films LGBT de San Francisco), déjà basé sur cette trame. Six ans après, sa version long métrage nous embarque encore plus profondément en plein milieu rural américain, à la rencontre d’une working-class largement catholique. Avec justesse, nuances, sens du détail et de l’esthétique, la réalisatrice donne vie à la classe sociale ouvrière US, à sa condition, à ses réactions… Deb Shoval fait monter la tension d’un cran à mesure que le flirt estival de Joey (Lola Kirke, vue dans la série télé « Mozart in the Jungle » et le film « Mistress America », dont le seul échappatoire ici est de s’engager dans l’armée) et Rayna (Breeda Wool, qui ne peut financièrement pas se permettre de quitter son mari) prend une tournure plus sérieuse, à l’heure où les rendez-vous secrets deviennent tellement réguliers qu’il n’est plus possible de les compter…

Née d’un père israélien et d’une mère américaine, Deb Shoval a grandi dans une ville minière de Pennsylvanie, où elle possède aujourd’hui une ferme. Elle a étudié l’agriculture durable au Hampshire College et le cinéma à l’université de Colombia. « AWOL », dont la première mondiale en compétition a eu lieu au Festival du film de Tribeca cette année, est son premier long métrage.

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