« Je suis née deux fois, trois même. En tant que garçon d’abord, puis, quelques années plus tard, en tant que fille, et puis, la troisième fois, en tant que moi ». C’est Arianna qui dit ça, avec ses yeux d’azur, tandis qu’on la voit émerger des eaux comme Hermaphrodite. Arianna, à 19 ans, n’a toujours pas ses menstruations et elle scrute continuellement sa poitrine, qu’elle aimerait bien voir gonfler comme celle de sa cousine. Comme elle ne change pas, malgré les hormones que lui prescrit depuis toujours son gynécologue, un ami de son père, elle croit à un dysfonctionnement. Quand la jeune fille la questionne sur sa petite enfance, sa mère reste évasive. Quand elle a ses premiers rapports sexuels mais ne ressent aucun plaisir, elle se rend compte que quelque chose ne va pas, et elle change de gynécologue. À partir de ce moment, la vérité ne va pas tarder à éclater…

Depuis quelques années, les personnes intersexuées commencent à faire entendre leur différence. Elles veulent pouvoir choisir leur genre en connaissance de cause, sans être assignées à un sexe souvent dès la petite enfance par la chirurgie. Premier long métrage de Carlo Lavagna, il raconte : « Enfant, je rêvais d’être une fille. Pour moi, cela faisait partie aussi de la construction de l’identité. Je me demandais ainsi si chacun de nous n’était pas porteur des deux sexes. Je suis parti aux États-Unis et je me suis intéressé aux premières associations d’intersexuels car il n’y en avait pas en Italie. J’ai recueilli des tas d’histoires… » Sublimement interprété par Ondina Quadri (Hermaphrodite, déjà, dans « Amours et Métamorphoses », Yanira Yariv, 2014).

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