La mégalopole d’Istanbul de nos jours. Cemo, dix ans, vend des mouchoirs en papier pour subvenir au besoin de sa famille. Il est secrètement amoureux de Lara qui vit dans les beaux quartiers. Hayat, une épouse tyrannisée, subit jour après jour un époux violent. Un jour, Murat, son ancien fiancé, la recontacte et elle accepte de le rencontrer. Ebru, une très belle prostituée trans, aime Hakan qui n’ose pas s’afficher avec elle. Tous les trois tentent de réaliser leur rêve du grand amour. Köpek est une histoire sans fioritures sur l’amour, le destin, l’injustice et la mort et porte un regard courageux sur la société turque moderne.

Premier long métrage de la réalisatrice helvetico-turque Esen Isik, « Köpek », dénonce les violences faites aux femmes, aux enfants et aux trans. En Turquie, depuis plusieurs années de nombreuses personnes trans ont été enlevées, torturées et tuées. Ainsi, le 8 août 2016, c’est Hande Kader, célèbre pour s’être interposée entre la police turque et la gay pride en 2015, qui a été retrouvée assassinée, le corps totalement brulé. Depuis 2008, 1993 trans ont été assassiné.e.s dans le pays (source Bianet). Une épidémie effroyable donc, que « Köpek » met en lumière par l’évocation par ces trois destins tragiques et parallèles. Du cinéma engagé, formellement éblouissant, profondément dérangeant, qui cible une société en proie aux crimes d’honneur et moraux et sur la pente inquiétante de la dictature. A soutenir, absolument.

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