Nos sentiments, nos choix, notre mort même, errant sur le réseau comme des options. Le temps d’un voyage, d’une audition, ou d’un tchat amoureux, trois générations tenteront de s’arracher à ce nomadisme virtuel, de mettre fin à cet exil de soi qui défait nos vies… Plongée en apnée dans un plat-pays précaire et fragile.
Vincent Dieutre (« Rome désolée » (1995), « Leçons de ténèbres » (2000), « Bonne Nouvelle » (2001), « Mon voyage d’hiver » (2003), « Bologna Centrale » (2003), « Fragments sur la grâce » (2006), « Después de la Revolución » (2007), « Jaurès » (Teddy Award 2012), « Déchirés/Graves » (2012), « Orlando Ferito » (2015)) développe un cinéma unique axé sur l’esthétique de l’intime, le voyage, l’émerveillement et le grandiose du sensible. Il adapte ici des textes de Julien Thèves (« Précarité » (1999), « Son histoire » (2000)) et il filme dans la rue, le plat-pays, de Moleenbeek à Rotterdam. Nouvelle œuvre ayant pour thèmes la solitude, le temps passé et qui passe, la rencontre, « Trilogie de nos vies défaites » est servi de nouveau par la voix d’Eva Truffaut, musique essentielle à ses exercices filmiques. Pénétrant.