Le Beau Mec | Wallace Potts
France | 1978 | 72’ | Couleur | - 18
Chez lui, un gigolo raconte ses expériences et le parcours qui l’a mené à Paris. Après cinq ou six ans de galère, il sera engagé stripteaser dans un cabaret. Le film le montre faire ses exercices, faire une passe dans un hôtel, draguer un minet, faire un plan dans une cave, rouler à moto ou faire son numéro. Une large facette du Paris gay des années 70 se dévoile ici.
Wallace Potts, jeune américain qui vivait à Paris, avait déjà réalisé « Demi-Gods » (1974) et « More, More, More » (1976) qui avait été présenté au festival de Cannes. Ami de Rudolf Noureev, il en était l’archiviste et il filmait ses ballets en 16 mm. « Le Beau Mec », écrit par Karl Forest (Jean-Paul Doux, déjà remarqué dans « Johan » de Philippe Vallois et « Hommes entre eux » de Norbert Terry, 1975), entre film-reportage et pseudo-documentaire, où des scènes sont jouées, est une des œuvres-phare du porno homo de la première heure. Le ton du film, la sincérité de Karl Forest, sa plastique sculpturale, en font un personnage extrêmement attachant pour qui la prostitution est expliquée comme une mécanique de la sexualité en solution à la solitude du limeur de fonds. Plus tard, Wallace Potts réalisera un seul autre film, « Psychocops » (1988), un gore filmé en Californie. Karl Forest, quant à lui, aura une notoriété grandissante en étant superhéros de photoromans gays en Italie, pour malheurement décéder en 1984. C’est une copie 16 mm récemment retrouvée qui sera projetée, les scènes amputées de cette copie seront montrées sur autre support.
Séance suivie d’un débat avec François About.