Films / « Documentaire »
« La dernière fois » est un film sur les hommes. Ou, plus exactement, sur un non-dit social et artistique quasi absolu, la sexualité masculine. "La dernière fois" n’est pas réellement un documentaire. C’est une méditation cinématographique sur les hommes et leur libido. Ce film raconte l’histoire d’un homme qui se trouve brutalement confronté aux vicissitudes de son propre désir. Aucun petit garçon n’est éduqué dans l’idée que sa virilité, son aptitude à la turgescence, peut, du jour au lendemain, déposer son bilan. Qu’en est-il alors ? Que se passe-t-il quand un homme jeune encore découvre que le meilleur est derrière lui ? Qu’il n’a plus devant lui qu’un long, qu’un interminable travail de deuil à effectuer sur sa propre aptitude au plaisir sexuel ? Tel est le sujet de La dernière fois. Un homme qui cherche dans son passé les prémices de ce qui allait devenir son destin d’homme adulte. Un homme patiemment qui cherche dans son passé les signes avant-coureurs d’une débâcle organique qui le déchoit de sa condition d’homme pour, à jamais, l’exiler dans la patrie des fantômes.
François Zabaleta est plasticien, vidéaste, graphiste, écrivain. Son travail photographique et vidéographique est une méditation conceptuelle sur le portrait photographique contemporain centrée sur les rapports de l’image et du langage écrit (mots, signes, symboles). Il a réalisé, entre autres, un travail sur la recherche d’amour et de sexe sur internet (Le capital humain, 2005), sur les avis de recherche de personnes disparues (Missing, 2004), sur la post-modernité et ses impostures (Memories-Sample Sale, 2003), sur les collectionneurs d’art contemporain et leur quête obsessionnelle de crédibilité sociale et intellectuelle (Cancer mon amour , 2007), sur l’appréciation que les européens ont de la réussite ou de l’échec de leur propre existence (L’habitude d’être, 2006), sur le lien identitaire que les individus entretiennent avec les objets (Mon objet préféré, 2007), sur la fêlure dans le visage et sa représentation photographique, et le merchandising dont elle est souvent l’objet dans les magazines ou sur Internet (La surface corrigée, 2008), sur la tentation du suicide assisté en Suisse (3000 euros, 2009), ainsi qu’un moyen métrage (La société invisible, 2009) qui est une méditation sur le quotidien des artistes puis, au sens large, sur la sédentarité dans l’Europe du début du troisième millénaire. Il a aussi réalisé une adaptation cinématographique desa propre pièce de théâtre, La vie intermédiaire (2008), qui raconte l’histoire d’amour impossible entre un photographe homosexuel et une domestique de château sexagénaire. La dernière fois (2010) s’articule autour d’un double thème, l’anorexie mentale chez les adolescents et l’impuissance sexuelle. Filmographie sélective : Mon objet préféré (2007), La vie intermédiaire (sélection ACID, Festival de Cannes, 2009), La matière noire (2009).
Rencontre avec François Zabaleta. |
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