Voix hautement singulière de la scène artistique new-yorkaise des années 1980, David Wojnarowicz a combiné une variété de disciplines, de la peinture et de la photographie à la musique et à l’écriture. Embrassant farouchement son identité queer, il s’est rebellé contre le conservatisme croissant de l’époque, incarné par l’indifférence de l’establishment américain à l’épidémie de sida, qui l’emportera en 1992 à l’âge de 37 ans.
Avec ce portrait profondément émouvant, Chris McKim construit une puissante élégie qui retrouve l’urgence et la passion de la vie et de l’art de Wojnarowicz. Le film apporte un éclairage passionnant sur cette figure majeure, dont l’héritage a laissé une empreinte comparable à celle de ses contemporains Keith Haring, Peter Hujar et Jean-Michel Basquiat. Assemblé à partir des photographies, des peintures et des journaux audio et vidéo que l’artiste a enregistrés pendant sa vie, ce docu hybride rappelle Tarnation de Jonathan Caouette par l’expression viscérale d’un monde intérieur à la richesse inépuisable. Un requiem de rage et de résistance restituant de manière magistrale toute une époque et amplifiant par la même occasion une voix radicale qui reste pertinente de nos jours.
Séance du 27 nov. en présence du cinéaste et critique Yann Beauvais.