En 1970, Visconti parcourt l’Europe à la recherche de son Tadzio, le garçon qui incarnera la beauté parfaite que Thomas Mann décrivait dans son roman Mort à Venise. Imposant, aristocratique, communiste et ouvertement homosexuel tout à la fois, le grand cinéaste finit par choisir un garçon suédois de 15 ans, Björn Andrésen.
Qui est vraiment Björn Andrésen, la star du légendaire Mort à Venise ? Telle est la question posée par ce documentaire passionnant et profondément empathique. Celui qui n’a longtemps fait qu’un avec Tadzio a durement souffert de cette confusion d’image. Au début du film, une impressionnante (et dérangeante) sélection d’archives montre Visconti et le jeune acteur pendant le casting et le tournage, mais aussi lors de la conférence de presse au Festival de Cannes où le cinéaste mentionne que la beauté du garçon commence déjà à décliner ! Comment se relève-t-on d’une telle expérience d’objectification ? Le duo de documentaristes retrouve Björn Andrésen aujourd’hui, désormais détaché d’un environnement toxique mais à jamais traumatisé. On ne peut être qu’ému par ce témoignage d’une rare force, accréditant l’idée selon laquelle trouver une image parfaite signifie souvent la détruire…