Yoseli s’est fait tatouer la tour Eiffel parce qu’elle aimerait connaître Paris, mais alors qu’elle pense que la vie va enfin lui donner l’occasion de voyager à travers le monde, elle se retrouve arrêtée pour trafic de drogue à l’aéroport. Désormais incarcérée, elle intègre un univers fait de règles, restrictions et vexations quotidiennes, mais aussi d’amitié, de solidarité et d’amour. L’enceinte de la prison désaffectée de Buenos Aires sert de décor à ce film hybride où des personnes auparavant emprisonnées recréent, en les fictionnalisant, des souvenirs de leur vécu en prison. Star de “voging”, danseuse, ou musicien·ne, chacun·e a sa place dans ce microcosme confiné.
Avec Prisonnières, la réalisatrice argentine Lola Arias propose une œuvre collective qui réinvente le genre musical : les interprètes – femmes cis et personnes trans – dansent et chantent leur passé en prison, revivent leur vie sous forme de fiction et s ‘inventent, par la fantaisie et l’imagination, un avenir possible. Des images fortes et des numéros de chant et de danse mémorables combinent la réalité et la fiction, le documentaire et la comédie musicale. Avec son approche originale, qui mélange plusieurs genres, la cinéaste forge avec dextérité un portrait aussi divertissant qu’émouvant, où voix et corps, d’une sincérité désarmante, expriment toute la solidarité et la détermination du collectif.