Trois histoires croisées à la fête patronale de San Mateo, village mixtèque de la région d’Oaxaca. Maria, revenue au village pour enterrer sa mère, renoue avec Piedad, son amour lesbien de jeunesse. Chabela fait face au retour d’Esteban, son ancien époux, furieux de voir qu’elle a refait sa vie sans lui. Toña revit un traumatisme lié à son enfance qu’elle décide de ne plus taire. À leur manière, ces trois femmes vont tenter de s’affranchir des pratiques patriarcales et des traditions dans une société mexicaine en pleine mutation.
Avec ce premier long-métrage remarquable, la Mexicaine Ángeles Cruz dresse le portrait émouvant de trois femmes autochtones dans leur rapport à l’amour, au sexe et au désir. Obligées de composer avec les restrictions souvent écrasantes des coutumes et des traditions, elles jouent chacune leur place dans une communauté où les tensions entre les sexes s’expriment violemment. La cinéaste construit la dramaturgie de son film sans jamais tomber dans le misérabilisme ni la complaisance, embrassant son sujet avec honnêteté, respect et clairvoyance.