Après le décès de leur mère, Moi, accompagné de son petit ami Biel, retrouve sa sœur Mía dans la maison de famille à la campagne, au milieu de nulle part. À trois, ils essaient de se soutenir et surmonter leur peine, spécialement Moi qui vit mal cette disparition. Mais l’arrivée du beau Mikel, le petit ami de Mía, va perturber leur fragile équilibre et redistribuer la carte du désir, ce dernier séduisant tour à tour les deux garçons.
Ce sulfureux huit-clos donne lieu au même nombre de combinaisons qu’il y a de personnes dans la maison : l’obsession de Mikel pour le frère de sa petite amie, l’amitié ambiguë entre Biel et Mikel (exclus de la fratrie), la haine de Moi envers Mikel… Autant de sentiments refoulés qui menacent de remonter brutalement à la surface. À travers cette variation du Théorème de Pasolini, Borja de la Vega traite du poids du passé, des héritages familiaux dont on ne peut se défaire, mais aussi des relations de dépendance et de protection entre frère et sœur. Le fin dosage dramaturgique, l’attention laissée aux mots et aux silences, ainsi que le soin apporté à la photographie contribuent à la réussite de cette œuvre envoûtante et impeccablement interprétée.