Si l’histoire est écrite par les vainqueurs, que deviennent ceux qui n’ont jamais été autorisés à participer au jeu ? Un collectif d’athlètes queer entre dans le stade olympique d’Athènes et entreprend d’honorer celles et ceux qui ont été exclu.e.s des podiums à cause de leur genre. Iels rencontrent Amanda Reiter, une marathonienne trans bavaroise qui doit lutter contre les préjugés des organisateurs sportifs, et Annet Negesa, une coureuse ougandaise qui a été exhortée par les fédérations sportives à subir une opération chirurgicale. Ensemble, iels créent une utopie poétique radicale, loin des règles rigides de genre que l’on retrouve dans les sports de compétition.
À l’heure où les personnes trans se retrouvent encore souvent exclues des compétitions sportives, la réalisatrice allemande Julia Fuhr Mann nous invite à redécouvrir l’histoire parallèle – trop vite oubliée – de toutes celles et ceux qui ont dû s’incliner face aux discriminations de leur époque. De l’athlète des années 30 Stella Walsh, que l’Histoire à immédiatement enterrée après que son autopsie a révélé qu’elle était intersexe, à l’Afro-Américaine Wilma Rudolph, dont les succès pouvaient à peine être célébrés à cause de la ségrégation raciale alors en vigueur, Life is Not a Competition entreprend une enquête passionnante. Cette partie documentaire du film est entrecoupée de moments de fiction, dans lesquels un groupe d’athlètes forme un collectif queer-féministe envisageant un monde au-delà des catégories stéréotypées.