Chez lui, un gigolo raconte ses expériences et le parcours qui l’a mené à Paris. Après cinq ou six ans de galère, il devient stripteaseur dans un cabaret. Le film le montre faire ses exercices, draguer, rouler à moto ou exécuter son numéro sur scène. À travers ce récit charnel, se dévoile le Paris gay des années 1970 et la trajectoire d’un homme qui fait de son corps son seul langage.
Recherché de tous, mais véritablement connu de personne, l’escort et acteur Karl Forest fut la première superstar française du porno homo. Le cinéaste américain Wallace Potts (More, More, More), compagnon du chef opérateur Néstor Almendros (Les Moissons du ciel) et ancien amant de Rudolf Noureev, dresse ici un portrait entre confession et fantasme. Entrelacs d’entretiens sincères et de reconstitutions stylisées, Le Beau Mec est filmé par François About (Équation à un inconnu), assisté d’Almendros pour les premières séquences, dans une lumière qui transfigure la chair en paysage.
Dans l’ombre plane la silhouette de Noureev, dont l’influence se devine dans la gestuelle chorégraphique et la fascination du corps masculin. Longtemps connu seulement à travers des copies VHS, ce classique de l’érotisme gay renaît aujourd’hui dans une restauration 4K somptueuse : un film fascinant sur l’invention de soi à travers le désir et le regard.
Séance suivie d’un débat avec Gerald Herman et Hervé Joseph Lebrun