1938, à Turin. Ginia a quitté avec son frère le foyer familial pour trouver du travail en ville. Elle se montre particulièrement créative pour la couture dans l’atelier où elle est employée tandis qu’elle est fascinée par sa rencontre avec une jeune femme modèle pour des artistes.
En adaptant le roman éponyme de Cesare Pavese (1949), Laura Luchetti livre un beau récit d’apprentissage du désir et de la liberté, brillant aussi par la qualité de sa reconstitution du Turin de 1938 et de ses milieux bohèmes. Le jour où Ginia rencontre la charismatique Amelia, elle est entraînée dans un monde nouveau, plein de tentations, de chimères et de fragilité, un monde libre, insolent, sans tabous : celui de l’art. Tout en nous faisant ressentir l’émoi et la curiosité qui gagnent la jeune femme, la réalisatrice signe un grand film sur la représentation, sur le désir d’être vue à travers les yeux d’un autre, d’être immortalisée, donc d’exister. Véritable ode à la sensualité, La Bella Estate s’appuie sur les prestations impeccables de Yle Vianello (vue dans Corpo Celeste) et Deva Cassel, la sculpturale fille de Monica Bellucci et de Vincent Cassel.