En s’adressant directement, et intimement, à Hélène Hazera, la cinéaste Judith Abitbol réalise le portrait d’une figure importante des contre-cultures de la fin des années 60-90, en France. Membre des Gazolines, membre du F.H.A.R. (Front Homosexuel d’Action Révolutionnaire), activiste LGBTQ infatigable, Hélène Hazera a créé la commission Trans et SIDA au sein d’Act Up, une de ses grandes fiertés. Sa vraie revanche sur une vie qui a démarré dans des années où le désir et la nécessité de changer de genre n’avaient rien d’évident, fut de devenir la première journaliste transgenre d’un grand quotidien national, Libération, productrice à Radio France et à France TV.
« Faire un film sur Hélène Hazera, c’est renouer avec les élans insurrectionnels qui ont animé les contestations et les ruptures culturelles des années 1970-1990, faire vibrer la logique désordonnée et bruyante d’une époque, à travers un style et un mode d’expression qui depuis les années 50 a bouleversé la culture dominante. Eprouver ce qu’était cet esprit français des années 70-90, à la mesure de l’audace créative de ses marges, comprendre-apprendre l’histoire d’un pays qui pendant ces décennies, s’est ouvert à ces élans provocateurs, incroyablement créatifs, drôles et désespérés, potaches parfois. C’est aimer ces Antigones contemporaines qui défient les lois de la cité pour réaliser un désir contre lequel nulle loi publique ne peut lutter. » Judith Abitbol
Séance en présence de l’équipe du film