En 1958, une jeune femme trans nommée Agnès a participé à une étude sur les troubles sexuels à la clinique de genre de l’UCLA pour obtenir les soins d’affirmation de genre dont elle avait besoin. Son histoire a longtemps été considérée comme exceptionnelle jusqu’à ce que des dossiers inédits d’autres patient·e·s soient trouvés en 2017. De nos jours, un groupe d’acteur·ices trans se confronte à l’héritage de ces jeunes trans contraint·es de choisir entre l’honnêteté et l’accès au soin. Détournant le format du talk-show pour répondre à la fascination actuelle des médias pour les personnes trans, le film donne vie à six histoires inconnues jusqu’alors…
Réalisé par Chase Joynt (No ordinary man) et mettant en vedette un casting intégralement trans, Framing Agnes utilise des techniques de mise en scène et de narration inventives pour insuffler une nouvelle vie à des personnes jusque-là inconnues qui ont redéfini le « genre » au milieu du siècle. En saisissant la multiplicité des expériences éclipsées par Agnes (à tort perçue comme « pionnière »), Chase Joynt permet d’élargir le cadre à travers lequel l’histoire trans est vue, alors que jusqu’à très récemment la plupart des personnes trans étaient encore dépeintes comme des « aberrations ». Grâce à un gros travail collaboratif et des reconstitutions vintage impeccablement rendues, ce film hybride permet une réappropriation salutaire de la mémoire trans par la communauté.