Considérée comme la « Nan Goldin de la Tchécoslovaquie », Libuše Jarcovjáková narre sa vie d’après ses propres photographies prises durant plusieurs décennies. On découvre l’intimité d’une artiste lesbienne reconnue tardivement, à travers une vision politique du bloc soviétique et du monde ouvrier, mais également des milieux artistiques et queer.
Pendant la crise du Covid-19, la réalisatrice Klára Tasovská s’est immergée dans les flots d’archives de Libuse Jarcovjáková et les « dizaines de milliers de pages de son journal intime » pour tisser la trame de ce film hypnotique en forme d’autoportrait de la photographe. Le résultat est autant un récit de vie intime, sans aucun tabou, qu’une vision géopolitique par l’intime, du monde soviétique et postsoviétique. Y apparaissent ses difficultés à trouver sa voix en tant qu’artiste, ses explorations d’un Prague underground peuplé d’artistes queer comme elle, et ses voyages à l’étranger dans l’espoir de se redéfinir. La vulnérabilité et l’honnêteté de Libuše sont déchirantes et s’adressent à quiconque se questionne encore et cherche des réponses à sa véritable identité.