Villages isolés, après-midi suspendues, désirs d’aventure. Des garçons qui aiment les garçons, et le travestissement qui les relie comme une formule secrète.
À l’instar d’un Alain Guiraudie, le cinéma de Gaël Lépingle prend le contre-pied des archétypes « branchés » de la communauté LGBT+ en s’immergeant dans les territoires anonymes mi-ruraux, mi-urbains qui composent la mosaïque de la province française. Ces petites localités sont observées au prisme de trajectoires de trois jeunes gays, que le réalisateur retrace en trois récits dans autant de moments de vie et de choix. En ouverture, Youcef semble rêver d’autre chose que du commerce qu’il s’apprête à reprendre et de la vie de couple qui va avec, attiré par la vie trépidante d’une troupe de drag-queens en tournée dans son village ; suit la journée de promenade d’un beau jeune homme attendant ses résultats d’admission post-bac ; c’est enfin la rencontre improbable entre un autre garçon et le quinquagénaire Mathieu, honorable enseignant côté pile et photographe spécialiste de déguisements dénudés côté face. Une œuvre atmosphérique pleine de grâce, d’humour et de poésie, où perce parfois une mélancolie déchirante.
Séances en présence de Gaël Lépingle