Lorsque Green, dans une situation financière difficile, débarque chez sa mère, elle n’est pas seule : elle s’installe avec sa petite copine. L’accueil est plutôt froid et les efforts que déploie «l’intruse» se heurtent au désir de la mère de voir sa fille se marier et avoir des enfants. Le travail en maison de retraite qui accapare son esprit et toutes ses forces n’est pas étranger à ce refus de la relation de sa fille. Elle s’est attachée à une vieille dame atteinte d’Alzheimer, qui subit de mauvais traitements. Pendant que sa mère lutte pour celle dont elle est devenue l’ange gardien, Green lutte pour les droits de sa communauté. Entre les deux, un pont est-il possible ?
Adapté du roman de Kim Hye-Jin, Concerning my Daughter est le premier long métrage somptueux de la Sud-Coréenne Lee Mi-Rang. Que cela soit les droits des personnes LGBT+ en Corée ou la cause des personnes âgées dans les maisons de retraite, Green comme sa mère portent haut leurs valeurs. Ces combats louables n’empêchent pas cependant de fortes tensions intergénérationnelles, tant la mère (stupéfiante Oh Min-Ae) souhaiterait que Green, en couple avec une femme, se marie avec un homme et donne naissance à des enfants. Et ce pour une raison bien précise : la peur que sa fille finisse seule, comme elle ou cette vieille dame qu’elle protège… Brillamment mis en scène, le film explore en profondeur la capacité de comprendre autrui tout en rendant hommage aux soignants, aux amoureux et aux mères.