Santiago, un père gay de la cinquantaine, est à un tournant de sa vie. Sous le choc d’une rupture amère, il est également confronté au départ imminent de sa fille Laila, avec qui il entretient une relation fusionnelle. Alors que la peur d’être seul le plonge dans une crise existentielle, son comportement devient de plus en plus erratique. Au cours d’un été chaotique partagé entre l’Argentine et le Brésil, Santiago doit apprendre à lâcher prise avec Laila pour que chacun retrouve sa liberté.
Pour son second long-métrage, l’Argentin Leonardo Brzezicki livre un drame d’une rare densité émotionnelle sur un homme à la dérive, étouffé par ses carences affectives et supportant mal l’idée de voir sa fille adorée quitter le nid familial. Ces adieux imminents sont le détonateur qui va pousser ce chef cuisinier couronné de succès à déambuler entre anciens amants, chemsex et plans à trois pour essayer de combler son vide sentimental. Dans ce rôle complexe d’un « cœur errant », le séduisant Leonardo Sbaraglia (Vies brûlées, Douleur et gloire) offre une prestation renversante, parvenant à transmettre avec une infinie justesse l’exaltation, la tendresse débordante, le romantisme compulsif, la désorientation, l’angoisse, le désespoir et surtout le désir intense d’aimer et d’être aimé. Avec ce portrait hypersensible, Leonardo Brzezicki signe l’un des plus beaux films de cette édition.
Séance du 23 novembre en présence de l’acteur Iván González