Bouchra (35 ans), une cinéaste queer marocaine vivant à New York, est tétanisée par la peur de la page blanche. Un appel de sa mère depuis Casablanca fera ressurgir des souvenirs. Leur échange tendre mais pourtant complexe est le moteur d’une percée créative, ouvrant la voie à un voyage à travers les liens familiaux, la filiation, et le frémissement de l’amour.
Tourné en animation 3D, Bouchra, premier long-métrage singulier, ludique et touchant d’Orian Barki et Meriem Bennani, allie techniques documentaires et structure narrative inventive, pour traiter des luttes créatives et personnelles d’une expatriée marocaine lesbienne. Avec une sincérité désarmante, les cinéastes explorent les tentatives de la jeune femme de décrypter les sentiments non résolus de sa mère concernant son homosexualité, tout en donnant un aperçu très vivant de son quotidien : rencontres sexuelles, soirées en boîte, conversations intimes… Barki et Bennani brouillent les frontières entre fiction, art et réalité en laissant leurs amis et leur famille exprimer leurs propres versions à travers de véritables appels téléphoniques, lettres et personnages doublés par eux. Au cœur de Bouchra se trouve le récit des liens complexes et profonds qui unissent mères et filles, portés par la prise de conscience qu’il faut parfois regarder en arrière pour avancer.
Séance du 22 nov. en présence de l’équipe du film