Errol et Sasha, deux jeunes femmes d’une vingtaine d’années quelque peu désorientées, dérivent chacune sans but dans les sombres journées d’hiver d’une ville. En jetant un regard doux sur des fragments de leur vie quotidienne, des personnes, des histoires, des lieux et des réalités commencent à se chevaucher et à s’entremêler. Bluish (bleuâtre) décrit un état d’être fragile, une condition ou plutôt une atmosphère d’ambiguïté et de nostalgie.
Deux jeunes femmes queer et la vie quotidienne. Être seule à la maison. Être seule en public, dehors. Chercher le contact afin de ressentir quelque chose, mais sans bien comprendre la nature de ce qu’on recherche … Dans leur deuxième long métrage, Grand Prix au FID de Marseille 2024, Lilith Kraxner et Milena Czernovsky explorent un état intangible d’entre-deux après une période d’isolement social, réfléchissant par là-même sur les angoisses, les insécurités, les désirs et les constructions d’identités. Que signifie habiter un corps, une ville, un espace ? Comment le processus continu de devenir et de désir se manifeste-t-il au quotidien ? Dans la lignée du cinéma de Chantal Akerman ou d’Angela Schanelec, Bluish jette un regard doux sur les petits moments, les gestes et les changements de réalités tout en créant des réseaux de connectivité et d’aliénation.