Buenos Aires en mars 2020, quelques jours seulement avant le déclenchement de la pandémie. Les cheveux en bataille, attachant mais largué, Arturo, un jeune célibataire gay, arrive comme un chien dans un jeu de quilles au mariage d’une amie. Sur le chemin entre l’église et la fête, alors qu’il est installé sur la banquette arrière d’une voiture trop remplie, c’est l’accident. Indemne mais sonné, il tente de reprendre la route mais quelque chose a changé… À partir de ce moment, une série de souvenirs surgissent sous la forme de flashbacks qui impliquent les événements et les personnes les plus significatifs de sa vie récente.
Pour son premier long métrage présenté à la Berlinale, l’Argentin Martín Shanly livre une savoureuse comédie sur la crise de la trentaine, dans laquelle il se met lui-même en scène en Arturo, grand échalas introverti, lunaire, maladroit et sous ritaline, entouré de femmes extraverties. Pour rendre compte de son vertige existentiel, le film multiplie les allers-retours dans le temps : un voyage en bus en Patagonie avec son colocataire trans, des retrouvailles tragi-comiques avec un ex, une scène de sexe aussi gênante qu’hilarante… À travers ce puzzle narratif, le cinéaste explore avec sensibilité la complexité des relations amicales, les petites déceptions et malentendus, la difficulté à exprimer ses sentiments ou encore l’impossibilité d’une sagesse adulte. Un portrait aussi touchant que rafraichissant !