Dans son quartier à Santiago del Estero, au nord de l’Argentine, le jeune Nino est régulièrement la victime d’actes homophobes parce qu’efféminé. Afin de le protéger, sa mère très croyante emmène toute la famille à la campagne pour les vacances d’été. La forêt près de la maison a la réputation d’être hantée par l’Almamula, un monstre qui, selon la légende, enlève tous tous ceux qui commettent des péchés charnels. Alors qu’il assiste aux leçons de catéchisme en préparation de sa confirmation, Nino se sent étrangement attiré par la forêt maudite.
Comment concilier l’homosexualité et la religion, la chair et l’esprit, le profane et le sacré ? Pour son premier long métrage, présenté à la Berlinale, l’Argentin Juan Sebastian Torales livre le portrait d’un jeune adolescent gay mal dans sa peau et en plein dilemme existentiel. Comme une évasion d’une réalité inondée de toxicité, de répressions et d’interdits, Nino (excellent Nicolás Díaz) donne peu à peu libre cours à sa curiosité et à ses fantasmes érotiques. Alors que la frontière entre réalité et fiction se fait de plus en plus floue, les mystères cachés et sensuels de la forêt deviennent de plus en plus attrayants… Doté d’une sublime photographie, ce film envoûtant combine avec brio chronique sociale et parabole fantastique.