Italie, 87’, Fiction, VOSTF

Dans l’Italie des années 90, Zena, fille du médecin du Pape et petite-fille d’un ancien fasciste, est admise au sein d’un institut de redressement, la Villa Bianca, où l’on « soigne » les déviances, dernier recours pour les parents de la bonne société italienne qui souhaitent « réparer » une génération rebelle. Elle y rencontre trois adolescents avec qui elle se lie d’amitié, une jeune fille nymphomane, Alfonso, un jeune homme fantasque qui entend exprimer son homosexualité, et Adriano, enfermé dans son mutisme depuis la disparition de sa mère.

Avec Rossosperanza, l’Italienne Annarita Zambrano dénonce l’emprise du conservatisme sur l’Italie des années 90. Pour cela, elle adopte les codes du « giallo », mélange de polar, d’horreur et de série B typiquement italien, auquel elle greffe une dimension queer rafraîchissante. Transformant le réel en un parc d’attractions absurde, le film met à l’honneur quatre freaks qui revendiquent fièrement leur différence, quatre jeunes « déviants » qui ne cherchent qu’à s’extirper des normes de la bienséance imposées par leur classe sociale et donner libre cours à leurs rêves, leurs envies, leur projet de vie. À la fois cruel et poétique, ce film profondément punk rappelle l’importance de défendre sa singularité, sa liberté et sa dignité face à la violence bourgeoise et hétéropatriarcale.

Séance du 22 nov. en présence dAnnarita Zambrano 

  • RéalisationAnnarita Zambrano
  • AvecMargherita Morellini, Leonardo Giuliani, Ludovica Rubino, Luca Varone, Elia Nuzzolo, Andrea Sartoretti, Daniela Marra, Antonio Zavatteri, Rolando Ravello
  • ScénarioAnnarita Zambrano
  • ImageLaurent Brunet
  • MontageCecilia Caruso en collaboration avec Isabella Guglielmi
  • MusiqueEnzo Foniciello
  • ProductionMad Entertainment, Minerva Pictures, TS Productions, Rai Cinema