Un village au bord de la mer Noire géorgienne. Moe vient organiser les funérailles de son grand-père Eliko, retrouvé pendu. Elle se retrouve alors confrontée à un tissu de mensonges et aux conséquences tragiques de la vie amoureuse cachée d’Eliko avec un homme, Amnon, au cours des 22 dernières années. Lorsque Moe fait la rencontre de Fleshka, serveuse dans le bar d’Amnon, toutes deux trouvent la force de s’affranchir des carcans d’une communauté homophobe et misogyne.
Avec Wet sand, la réalisatrice géorgienne Elene Naveriani poursuit son exploration des relations humaines marginalisées ou taboues débutée avec son premier film I am truly a drop of sun on earth. À travers une histoire d’amour forte et imprégnée de mystère, elle décortique avec acuité les mécanismes d’intolérance et de bigoterie à l’œuvre dans une petite communauté : un microcosme étouffant où la haine s’oppose aux amours et où les décès suivent de près la révélation des secrets. Aussi solaire que mélancolique, ce mélodrame donne une voix aux « oublié.e.s », magnifie tous ceux qui ont dû étouffer leur identité profonde au nom d’un conformisme cruel et sans merci. Un puissant cri cathartique auquel contribuent la splendeur poétique de la photographie et l’interprétation parfaite des acteurs.trices. Notons que Elene Naveriani a entretemps présenté son superbe troisième film (Blackbird Blackbird Blackberry) au festival de Cannes en mai dernier.