À sa sortie d’un foyer du centre de Bogotá, le jeune Carlos est confronté à la rudesse des rues de son quartier, où règne la loi du plus fort. Il lui faudra choisir entre adopter ces codes d’une masculinité agressive, ou, à l’opposé, embrasser sa nature profonde.
Présenté à la Quinzaine des réalisateurs – Cannes 2022, le premier long-métrage de Fabián Hernandez propose une radiographie de la masculinité en Colombie à travers le portrait d’un ado en errance, magnifiquement incarné par l’acteur trans Felipe Ramirez. Situé dans un bidonville, le récit refuse le misérabilisme pour embrasser un onirisme à la frontière entre fiction et documentaire. Dans un pays où la force physique et l’affirmation de virilité apparaissent comme des armes nécessaires à la survie, le jeune Carlos, malgré son visage d’enfant et la douceur qui le caractérise, essaie de se parer de tous les attributs du bon « Varón », autrement dit du « mâle dominant ». En dénonçant cet univers étouffant, le cinéaste livre un émouvant récit d’apprentissage doublé d’une passionnante étude sociologique.