À l’âge de 22 ans, Rainer Werner Fassbinder bouleverse la production de l’antithéâtre de Munich en 1967. Les personnes présentes n’auraient jamais pu imaginer que ce jeune rebelle deviendrait l’un des cinéastes les plus importants du pays.
Avec Enfant terrible, Oskar Roehler nous invite à suivre la vie et la carrière d’un monument du cinéma allemand, Rainer Werner Fassbinder, auteur d’une œuvre monstre comprenant une quarantaine de films, dont des chefs-d’œuvre comme Le Droit du plus fort, Les Larmes amères de Petra von Kant ou Querelle. Décédé prématurément d’une overdose à 37 ans, il a multiplié durant sa vie mouvementée les amants et les excès en tout genre. Pour dresser ce portrait du cinéaste dans toute sa complexité, sa part d’ombre et sa fragilité autodestructrice, Roehler s’éloigne du biopic standard avec une forme très stylisée et des décors volontairement théâtraux. Grâce à l’époustouflante composition d’Oliver Masucci, ce personnage possessif et tyrannique conserve, en dépit de sa démesure, une dimension profondément humaine